Connexion
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyLe Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
13 septembre 1762

Les bruits de bottes résonnaient contre les murs de pierre sombre et nue. Il y avait de l’agitation dans le palais, ou le château Honor ne savait pas vraiment comment qualifier la ville ou le chantier qu’était l’endroit. Un peu partout, on déplaçait de grandes malles, les ouvrant pour en sortir quelque chose et le remplacer par un autre. On donnait des ordres, on s’exécutait. Le tout dans une ambiance maussade que le temps ni l’architecture n’amélioraient. C’était à croire que tout ici devait rappeler l’état de mort vivant des habitants.

La dame blanche marchait dignement derrière un garde. Honor portait comme à son habitude, une tenue stricte immaculée, des bottes aux gants, jusqu’à ses cheveux, dont la teinte d’albâtre n’était dû qu’à sa naissance et à un trait de sa famille qu’aucune union ne semble vouloir arracher. Dame Harrington portait donc ces cheveux blancs, longs et fins, coiffés en un chignon strict.

Elle avançait dans les couloirs en jugeant les environs d’une expression hautaine et inquisitrice. Elle marchait avec assurance, bien qu’elle soit entourée d’être capable de la tuer avant même qu’elle puisse tirer son arme. Ritournelle, sa rapière, avait beau toujours battre à ses côtés, cela ne rassurait pas pour autant la marchande. Car oui, sous son air bravache et impénétrable, la femme n’était pas totalement rassurée. Une partie irrationnelle de son être laissait libre court à la peur dû aux rumeurs. Mais depuis les années, Honor avait appris à se contrôler et rien ne transparaissait de ses sentiments.

Elle était venue ici, car elle connaissait la situation du royaume vampirique et elle savait aussi que ce n’était pas encore un endroit où les échanges commerciaux fleurissaient. Toutefois, elle avait un plan et un flair pour les affaires. Si actuellement ce n’était pas un endroit riche, il suffisait d’un petit coup de pouce et de bien se placer pour que cela le devienne. Et quand ce sera le cas, la Hanse sera prête à prendre tout ce qu’elle veut.

Cette pensée arracha un fugace sourire à Honor mais il disparut aussitôt. Le duo arrivait devant une porte et le garde frappa.

Ce qui sembla être une domestique, certainement une femme de chambre, ouvrit et salua Honor en l’invitant à la suivre. La Dame quitta donc la compagnie silencieuse du garde pour celle tout aussi silencieuse de la servante. Le voyage fut beaucoup moins long et on introduisit l’humaine dans un bureau.

La première chose qui frappa Honor fut l’obscurité surnaturelle qui régnait dans ce bureau. Si elle ne laissa rien transparaitre de son trouble, elle prit tout de même un instant avant de s’avancer vers le bureau, se laissant le temps pour assimiler l’environnement.

Derrière une montagne de papier, Honor distingua la vampire qui dominait les va-et-vient du royaume, celle qui tenait les ficelles. Celle aussi dont la position n’avait jamais été aussi instable et qui avait plus besoin que jamais d’aide, surtout après les revers qu’elle se prenait et qu’elle risquait de se prendre si personne ne venait la conseiller. C’était la raison de la présence de la Capitaine de la Hanse ici. Offrir une aide à un futur client.

Elle se tint droite devant le bureau, les mains derrière le dos et s’inclina pour saluer Irina Faust. Bonjour Madame. Je viens apporter les nouvelles de la Hanse et de la famille Harrington, afin qu’ensemble, nous œuvrions pour notre réussite mutuelle.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
La mise en branle d'un plan d'action est toujours source d'une intense activité. A plus forte raison lorsque vous vous retrouvez confronté, non pas à un peuple, mais à deux peuples qui considèrent l'autre comme soit de la nourriture, soit de la marchandise. Ce qui, dans un cas comme dans l'autre, n'est pas fait pour aider. J'avais ordonné la destruction du port secret du Prince, conformément à l'accord que j'avais passé avec les Graärh de l'île. J'avais même entamé le déménagement de la capitale vampirique. Mais les choses trainaient. Entre les saboteurs, les traineurs et autres opposants à mes réformes, j'étais très loin en retard sur les prévisions. Les premiers chariots auraient déjà dû partir, mais il n'en était rien.

J'étais donc coincé ici, à regarder les choses se faire avec une lenteur atroce. Je devais prendre mon mal en patience et me contenter de lire encore et encore les divers rapports qui me parvenaient. Les Graärh avaient été vus à plus d'une reprise, observant les travaux de loin. Pour le moment, ils respectaient l'accord. Je m'employais donc à tenir ma part de l'accord également. Même si cela allait être compliqué. Devais-je envoyer un messager? C'était peut être encore prématuré.
Alors que je commencer à me morfondre dans cette situation inextricable, je remarquais une note que m'avait apporté l'un de mes agents un trois jours plus tôt. Une note de moindre importance m'avait-il dit. Submergée par les informations immédiate à traité, j'avais donc laissé cette note de côté. Je la pris et la dépliais pour en lire le contenu. Un codage spécial était appliqué à chaque message qui transitait par mon réseau. Un codage qui nécessite deux étape. Un codage manuel que j'enseigne à ceux qui doivent les rédiger et un codage magique. Étrangement pour beaucoup de monde, la clé de décryptage ne réside pas dans le codage magique ni dans le codage manuel, mais dans un petit détail qu'il faut savoir rechercher. Ce n'est que trois fois rien, mais parfois, même le plus basique peut accomplir des prouesses. Et c'est là dessus que s’appuie le système.
Je lisais le message et haussait un sourcil. Il était annoncé l'arrivé d'un navire de la Hanse au port, chargé de livrer un certains nombre de marchandises. Mais le message spécifiait également que la capitaine de l'Intrépide faisait route pour me rencontrer. Je levais un sourcil en lisant la date d'arrivée du navire et je tiquais en comprenant que la Dame, Honor Harrington, allait arriver aujourd'hui. Comment avais-je pu être aussi négligente pour cette information de première ordre.

Je poussais un soupir et à peine eu-je le temps de redresser une mèche de cheveux et de reprendre ma plume pour écrire un note dans un manuscrit que l'on frappa à la porte. Je répondis un
"Entrez" quelque peu fatigué.
J'avais, depuis longtemps, pris l'habitude de dresser autour de moi, une obscurité surnaturelle, afin de me protéger des intrus. Si ils venaient à entrer dans mon bureau, les gens auraient ainsi des difficultés à m'observer et à trouver mes faiblesses. Et cela me permettrait également d'observer les premières réactions des personnes qui venaient me rendre visite, pour quelque motifs que ce soit, tout en leur cachant ce que je ne souhaitais pas qu'ils puissent voir. En soit, c'était un instrument hautement utile et infiniment précieux. Je ne me lassais donc pas de l'utiliser.
En ce qui concernait Dame Harrington, je ne fus guère déçue. Du coin de l'oeil, je vis la jeune femme marquer un temps d'arrêt en entrant, avant de reprendre sa route pour venir se placer devant mon bureau, observant ce qu'elle pouvait voir, à savoir pas grand chose à par mon espace de travail. C'était donc une personne capable, dans une certaine mesure, d'observer et de réfléchir. Mais pouvait-elle s'adapter à "toutes" les situations? Je ne pouvait encore le dire avec certitude.
Je remarquais qu'elle vint s'arrêter comme un militaire venant rendre son rapport le ferait. Droite, les mains dans le dos et sûre d'elle. Je tiquais toutefois, sur les mots choisis par la marchande.


-Bonjour, capitaine. Tout d'abord, permettez moi de vous reprendre. N'ayant pas de compagnon, je tiens à ce que l'on m'appelle mademoiselle. Et comme je suis à la tête d'un royaume, le majesté est de rigueur. Encore que ce dernier sert plus de décorum en ce qui me concerne.
Sur ce, quelles nouvelles les vents m'apportent-ils par votre intermédiaire, concernant la respectable Hanse et la toute aussi respectable famille Harrington? A votre vue, je devine que les affaires se portent bien et qu'elles sont florissantes.


C'était à peine si j'avais levé le nez de mon manuscrit, car j'avais encore de nombreuses choses à écrire dans cette pénombre à peine brisée par la lumière de la bougie qui trainait sur mon bureau et qui peinait à dissiper les ténèbres.
Je fis tout de même signe à l'humaine de s'assoir dans le siège qui se trouvait devant mon bureau.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
Honor ne put retenir un sourire amusé. La réprimande était justifiée puisqu’en effet, la marchande ne se trouvait pas devant une égale mais devant la souveraine d’un peuple. Certes, les rumeurs allaient bon train sur l’état du royaume, et Honor ne doutait pas que d’ici quelques temps, la Hanse sera tout aussi puissante, peut-être même plus, qu’un royaume, quel qu’il soit. Mais pour l’heure, ce n’était pas encore tout à fait le cas et la dame blanche se devait à un minimum de politesse protocolaire.

Honor aurait pu tout à fait justifier son erreur par l’habitude de traiter avec ses semblables et pas avec une royauté, mais ce serait mentir. Son erreur était volontaire et lui avait permis de prendre une première mesure d’Irina.

Cette dernière avait parlé sans lever les yeux de ses papiers, répondant à l’impolitesse par l’impolitesse, donc un partout. Cependant, elle indiqua un siège à sa visiteuse, et n’avait pas immédiatement rappeler son titre. Voilà qui promettait une joute intéressante entre deux parties préférant utiliser leur intellect et leur talent plutôt que leur titre.

Veuillez m’excuser, majesté. C’est une mauvaise habitude de marchand, que celle de parler uniquement à ses égaux. On oublie aisément que certaines personnes peuvent avoir des responsabilités plus grandes que le simple profit d’une famille. J’espère ne pas vous avoir offensé.

Honor laissa un court silence pour marquer son changement de sujet. Mais en effet, les affaires de la Hanse ne se porte pas trop mal dans les territoires humains, ainsi que dans les territoires elfiques. Cependant, je n’insulterai pas votre intelligence en vous expliquant l’importance du commerce dans la stabilité d’un pays et encore son importance dans le maintien de la paix militaire, et viendrai donc directement à la raison de ma présence devant vous.

Nouveau bref silence. Je viens négocier avec vous des droits de libre échange et libre circulation sur vos territoires et dans vos ports. Honor aimait annoncer franchement son but, la raison de sa présence. Comme si elle ne cachait rien d’autre, et qu’elle n’avait rien prévu d’autre que cela. Les plus stupides de ses interlocuteurs la prenaient pour une folle, qui s’avançait sans argument, sans rien à apporter ou pire encore, comme une proie facile à plumer venu quémander des miettes. Mais ça c’était dans sa jeunesse et ces gens-là ont toujours été surpris par le résultat final.

Non, en réaité, Honor exposait clairement sa volonté pour forcer son interlocuteur à lui demander ce qu’elle pourrait bien lui apporter, quelles garanties ou autre chose qui pouvait justifier sa demande. Souvent, l’autre présentait sa faiblesse. Sinon, elle offrait un avant-goût des intérêts de lui accorder ce qu’elle voulait, en minimisant ce qu’elle pouvait vraiment faire. Si l’autre récalcitrait, elle faisait mine de céder plus de chose, ce qui était entièrement faux puisqu’elle gardait toujours de la réserve pour le coup de grâce, soit disant un cadeau d’amitié.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
Je savais parfaitement des rumeurs qui couraient sur l'état du Royaume vampirique. Il eusse fallut que je sois stupide ET folle pour croire que tout allait bien sur ces terres gelées. Le royaume tenait pour le moment et l'entreprise de déménagement avait commencé tandis que l'on détruisait le port pour ne laisser que le moins de choses possible derrière. J'espérais bien pouvoir récupérer autant de matériaux que possible pour là ou nous allions nous retirer.
J'avais déjà ordonné le début des travaux d'agrandissement de Nevrast, mais nous avions à peine commencé. Les tracés au cordeau étaient entrain de se faire, afin de déterminer ce qui était faisable ou pas. Bref, une longue période de travaux qui nous attendait.

La demoiselle Harrington s'excusa de la familiarité de son approche initiale, l'expliquant par le fait qu'il puisse être aisé d'oublier que certaines personnes ont entre leur mains la responsabilité de bien plus qu'une Famille. La remarque me fit doucement sourire. je fis un signe négligeant de la main lorsqu'elle fit remarquer qu'elle espérait ne pas m'avoir froissé.
Je me redressais dans mon siège et faisais, désormais, complètement face à l'humaine. Je l'écoutais attentivement, tandis qu'elle m'annonçait que son affaire se portait bien, mais que, désormais, elle envisageait de tourner son commerce vers le Royaume Vampirique, assénant le fait que cela était toujours profitable pour la stabilité d'un pays et le maintien de la paix en son sein. La remarque était pertinente. Il n'y avait aucun mensonge dans ce qu'elle disait là. Et il était clair qu'effectivement, elle souhaitait porter ses affaires sur le royaume vampirique, pour en tirer le plus de bénéfices possible. Je ne me faisais que peu d'illusion sur son intérêt pour la sécurité de ce royaume. La seule chose qui intéresse un marchand, c'est la sécurité de sa marchandise et de ses investissements. En dehors de cela, le reste demeure parfaitement secondaire. Je ne pouvais le reprocher à qui que ce soit. J'appliquais la même politique en la matière.
L’apparente franchise de la jeune femme, cependant, devait cacher autre chose. La question était surtout de savoir ce que s'était. On entrait là dans le secteur de tout marchand qui connait son domaine d'expertise et sa marchandise. Il fallait jauger ce que l'autre avait dans sa besace et savoir ce que l'on est prêt à donner pour l'obtenir. Un exercice à la fois périlleux et passionnant. Il était tentant, pour moi, d'utiliser mes glyphes, pour l'amener à me donner ce que je pouvais désirer. Mais alors, je perdrais toute opportunité avec l'Hanse dès l'instant ou elle s'en apercevrait. Et je devinais qu'elle n'était pas tombé de la dernière pluie. Loin de là. On ne devient pas Capitaine d'un navire et responsable des affaires d'un commerce comme celui de l'Hanse en étant stupide. Je devais donc la jouer fine. Qu'est ce qui pouvait bien intéresser cette femme?
Les mines de la montagne? Il était probable qu'elle ai déjà entendu parler de l'accord avec les Graärh. Nous aurions donc peu d'accès aux montagnes. Les fourrures? C'était probable. Des bêtes sauvages? Également. De l'artisanat vampirique? Possible aussi.
Je pris un moment à songer à ce que ce peuple de la nuit pouvait avoir d'intéressant pour une marchande comme Honor Harrington. Puis je vins planter mon regard de sang dans les yeux couleur azur, mon éternel sourire sur les lèvres. Je devinais ce qu'elle attendait pour la suite de cette conversation


-Votre proposition est intéressante, mademoiselle Harrington. Mais, avant de vous donner ou non mon accord, j'aimerais entendre votre analyse de la situation. Ce que vous espérez trouver dans ces terres désolées que vous ne trouveriez pas dans les autres terres plus "chaudes".

Ma demande avait deux fonctions sous l'aspect d'une seule demande. J'espérais entendre ce qu'elle savait de la situation vampirique sur cette île, mais également, son analyse du marché potentiel qu'elle pourrait tirer d'un commerce avec nous. Car, il faut bien reconnaître une chose, les vampires ne sont pas connu comme étant les plus grands marchands qui existe. J'avais bien quelques idées de développement et je savais comment je voulais orienter les choses. Mais j'avais un grand besoin de savoir le point de vue extérieur au royaume. Et cela, elle pouvait me l'apporter.

-Je me doute qu'un comptoir commercial chez nous vous apporterait beaucoup. Mais il me faut savoir le flux que vous souhaitez mettre en place autour de ce comptoir.

Mon sourire n'était ni bienveillant, ni menaçant. C'était juste le sourire d'un aigle qui s'interroge de savoir si ce qu'il a devant lui est une sourie qu'il va pouvoir manger ou si c'est un autre prédateur qu'il vaut mieux laisser tranquille. Après tout, les rumeurs sur la Famille Harrington et sur la Hanse allait bon train à travers mon réseau d'information. Il me fallait donc vérifier la véracité des faits par moi même.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
Honor retint un nouveau sourire envoyant le geste de la souveraine. Soit la vampire ne se formalisait pas pour si peu, soit elle préférait une discussion plus franche, soit elle espérait quelque chose de cette conversation et qu’elle ne souhaitait pas mettre Honor mal à l’aise, ce qui serait difficile car la femme vêtue de blanc était très difficile à déstabiliser.

Toutefois, son masque impassible se fendilla pour finir par dessiner son sourire devant la franchise de la reine. Elle voulait aller vite. Ce n’était pas un problème pour l’humaine, qui espérait presque que cela traduisait un certain empressement. C’était souvent bon que son interlocuteur soit pressé car il pouvait facilement faire des erreurs. Mais la dame blanche n’allait pas baisser sa garde pour autant.

Vous demandez ce que je pourrais trouver sur ces terres gelées à juste te titre, cependant, ce n’est pas tant ce que je vais trouver qui importe, mais plutôt ce que vous cherchez. Je suis marchande et à ce titre, je ne me contente pas juste d’acheter les marchandises. Je les revends aussi. Votre royaume a des besoins, des besoins que je pourrais combler. Un accord entre la Hanse et votre Royaume vous assurerez d’un apport à prix raisonnable en matière première ou objet ouvragé, en particulier des objets magiques particuliers ou des ouvrages d’artisans. Je vois aussi que vous déplacer votre ville. Cela coûte de l’argent, cela demande des moyens. Je peux apporter de la logistique et du matériel. De la main d’œuvre aussi pourquoi pas. Vous êtes un peuple et un peuple a des besoins. C’est cela que je cherche pour être honnête avec vous.

Honor marqua une courte pause avant de reprendre. Voilà la raison de ma présence ici. Un comptoir comme une présence permanente sera évidemment intéressant pour nous à condition que nous puissions vendre ou vous acheter des marchandises uniques ou à bon prix. Mais ce n’est pas que ça. Cela peut paraitre surprenant, mais je viens aussi vous proposer de l’aide. Lors de la construction de Sélénia, la Hanse a offert de construire une partie de la ville ainsi que le port. Et ceci, sans aucune contrepartie, ou plutôt avec des contreparties minimes comparées à notre investissement. Je vous offre de faire pareil. Laissez la Hanse vous ader à agrandir votre nouvelle capitale, votre port, vos routes. En échange, je ne demande qu’un quartier marchand sûr pour les marchands de la Hanse, des hangars sur les docks et une partie du port, que nous aurons construits, laissé à notre libre utilisation.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
J'écoutais avec attention la jeune humaine devant moi, écoutant sa proposition avec un intérêt certains. En effet, ce qu'elle souhaitait mettre à disposition était alléchant. Mais cela me montrait également tout autre chose. Soit elle ignorait la situation complète des vampires, soit elle était sotte. J'osais espérer qu'il s'agissait du premier cas. Le deuxième m'obligeant à craindre le pire pour l'avenir de la Hanse.
En effet, Honor n'avait pas sût me donner la premier chose que j'attendais de cet échange. L'information. Tout ce qu'elle m'avait dit, je le savais déjà, soit au travers de mon réseau de mes filles, soit au travers des rapports du Royaume de la Nuit.
Je poussais un grand soupir, profondément déçue.


-Ce que vous me demandez est une concession permanente au sein de mon domaine. Ce qui est, de base, impossible. En effet, nous ignorons comment nos intérêts mutuels peuvent évoluer. Si cela se trouve, dans quelques années, nous vous allierez à des puissances cherchant à me faire tomber. Si vous vous retrouvez alors avec un territoire ou je ne puis agir à ce moment là, la Princesse de la Nuit sera condamnée à brève échéance.
Vous me parlez des besoins de mon peuple. Enfin, des besoins des Enfants de la Nuit. Mais, selon vous, en dehors de la reconstruction de cette nouvelle citée, de quoi avons nous besoin? Le Commerce Ecarlate veille déjà à nous fournir le sang nécessaire à ce que nous n'attaquions pas les autres peuples pour notre subsistance. Donc, quels autres besoins pouvez vous combler qu'un autre marchand faisant déjà du commerce avec nous ne pourrait nous apporter?
Je posais mon menton dans le creux de ma main droite, regardant au plus profond des yeux de la marchande. Avant de songer à parler à la Souveraine de la Nuit, rappelez vous que vous avez devant vous une marchande. Et que pour obtenir de cette marchande quelque chose, il faut d'abord lui apporter ce qu'elle recherche. Pour l'instant, vous m'avez fait des propositions qui peuvent intéressé le lambda, le quidam. Mais ce n'est pas ce que je recherche. Je me suis lancé dans les travaux de reconstruction de Nevrast parce que j'ai un agenda précis et que je sais comment je souhaite la voir reconstruite, entre les docks, les chantiers navals, les murailles et le Palais qui sont entrain d'être construit. Je ne cracherais certes pas sur une financement supplémentaire. Mais il faut que cela m'apporte plus que des sous et un voisin sur lequel je n'aurais aucune maîtrise. Donc, que pouvez vous m'apporter de plus? Et souvenez vous que j'ai toute l'éternité pour obtenir ce que je recherche. Là ou pour vous, la moindre seconde est de l'argent. Vous l'avez dit vous même. Nous évoluons dans des sphères différentes. Cependant, elles se ressemblent terriblement. Vous commercez des marchandises et des biens, je fais commerce d'informations et de nouvelles. Vous gérez une affaire familiale. Je dois veiller sur non pas une mais deux immenses Familles.

Je me levais de mon siège, m'éloignant légèrement dans la pénombre, disparaissant légèrement, ouvrant juste la fenêtre de l'étude pour laisser une légère brise entrer dans le lieux de travail.

-Soyons réaliste deux minutes. Vous voulez faire du bénéfice sur les terres de Nyn-Tiamat et moi je cherche à assurer la survie des miens et faire avancer mon propre agenda. A moins que nous ne jouions cartes sur table l'une avec l'autre, nous risquons de tourner en rond pendant très longtemps et de nous faire perdre ce temps qui vous ai précieux. Nous savons toutes les deux que ce que vous proposez offre un bénéfice sur le très long terme. Votre investissement initial, en comparaison est colossal. Vous pourriez envisager une retour sur charge dans, disons, trente ans, au mieux. Et encore, si les choses restent stables dans le Royaume. Or, les vampires ne sont pas de nature à avoir un royaume stable éternellement. Le passé nous l'a montré et je ne suis pas assez stupide pour assurer le contraire pour l'éternité. Mon règne durera jusqu'à ce que quelqu'un parvienne à me prendre ma tête ou à me renverser. Ou alors que le peuple se soulève et me chasse du trône. Cela peut être demain comme dans quatre ou cinq siècles. Il faut donc que vous puissiez avoir de solides garanties pour pouvoir vous installer sur ces terres. Des garanties que le prochain Prince ne vous chassera pas. Ou alors des garanties qui vous permettraient de garantir que même dans cinq décennies je puisse encore être sur le trône pour garantir votre prospérité sur ce commerce. Donc, il faut que je sache pour pouvoir décider de dire oui ou non. Le cas contraire, aucune décision ne pourra être prise.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
Honor sourit. Elle eut envie de se comporter maternellement avec cette jeune souveraine qui imaginait que la valse des trônes régissait le monde entier. Si seulement elle savait. Si Honor réussissait son pari, elle ne serait pas en sursis mais deviendrait un élément du décor, un atout à avoir ou un socle à conserver pour maintenir un semblant d’économie.

vous avez raison. Parlons de marchande à marchande. Vous avez compris ce que je veux, c’est un point d’entrer, un ancrage permanent sur cette île. Ce serait une étape intéressante entre Calastin et Keet-Tiamat. Voilà pour ce qui m’intéresse. Et maintenant, pour le bien des enfants de la nuit, comme vous dîtes. La Hanse est l’une des plus grande, si ce n’est la plus grande, force marchande en ce monde. Notre flotte ne craint plus les pirates et circule donc presque librement sur les mers. Nous sommes présents en de nombreux endroits et faisons affaire avec beaucoup de monde. Je ne vous ferai pas l’insulte de vous expliquer ce que cela signifie sur les prix, les quantités et la qualité de ce que la Hanse peut vous offrir. Faire affaire avec moi, ce n’est pas se rapprocher d’une famille marchande, mais d’un réseau. Je ne gère pas que la famille Harrington comme vous semblez le penser.

Honor avait soulever le point le plus important. La raison essentielle à l’existence de la Hanse était bien son réseau qui faisait qu’un marchand qui la quitterait se fermerait les portes de nombreuses routes et péages en possession de la fédération. De plus, il perdrait le radoub de la Hanse, ainsi que l’accès aux entrepôts. Cela ajouter des frais, et du travail.

Vous parlez d’instabilité politique. Il est vrai que votre race n’est pas connue pour être la plus tendre. Mais pour cette partie-là, laissez-moi juge de mon avantage. Un allié économique peut toujours être intéressant dans un conflit. La stabilité est le fond de tout bon commerce et je ne supporte pas le chaos. Si les princes changent assez vite, ils n’ont pas le temps de faire de réforme, ce qui n’est pas trop gênant, et si la guerre est un bon moyen de s’enrichir, la guerre civile est le chemin le plus rapide à la ruine. Il va de soi qui en cas d’accord entre nous, et tant que cela ne met pas en péril mes intérêts, la Hanse vous soutiendra, officiellement ou officieusement. Je vous parler de concession, vous me parler de territoire hors de contrôle. Je répondrai donc à cette inquiétude ainsi, aucun humain ne se sentirait à l’aise longtemps sur votre territoire. Alors il me faudra une main d’œuvre local. Ses vampires se rangeront plus facilement du côté de celui qui protégera leur statut que du côté des autres. Et puis je ne vous demande pas de m’octroyer de la terre et me considérer comme un voisin. Cela me touche profondément comme présent, mais je n’ai jamais rien demander de telle. Je ne demande que l’utilisation d’une partie du port, un quai ou deux, et quelques entrepôts. Ainsi qu’un bâtiment. En rien cela ne fait une forteresse ou un voisin envahissant. Nous aurions notre pied à terre et vous votre port dans des délais plus que respectable.

Honor prit une petite pause. Pour résumer, je vous demande de la place dans le port, sans taxe ou si peu, dans lequel vos enfants de la nuit travailleraient. En leur accordant le statut d’employer de la Hanse, vous garderez leur loyauté et moi, je sécurise ma présence face à vos prétendants. J’apporte matières premières, connaissances et objets magiques ou manufacturés à prix plus bas et qualité supérieur. Je relis votre nation à celle des hommes et des elfes par le commerce et vous offre la possibilité de vous dresser face aux Graarhs. J’occupe le marché et vous le trône. Je me fais un allié et vous une amie. Qu’en pensez-vous ?

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
L'information. Le nerf de la guerre, comme le disait si bien Arturius. Et parfois, il faut se mouiller les manches pour l'obtenir. Non. En réalité, c'est systématiquement le cas. Mais aujourd'hui, je devais éplucher la moindre parole de cette marchande devant moi pour obtenir ce que je recherchais. Et j'y trouvais bien ce que j'attendais. Il y avait bien là des promesses marchandes. Mais également des opportunités sociale. La Hanse offrait de l'emploi au Enfants de la Nuit. Ce qui, pour la Princesse que j'étais, laissait également entendre des revenu sous forme de taxe. Certes, cet accord demandait que je réduise les taxes sur les produits qui entraient et sortaient et sur l'utilisation des installations de la ville de Nevrast, mais le retour se ferait d'autant plus rapidement que cela permettrait un flux plus important pour nous et donc des revenus plus important pour mes sujets. Une bonne nouvelle, en soit. Je portais la main à mon menton en signe de réflexion. Je ne pouvais lui demander quelle réduction de taxe serait intéressante, car je connaissais déjà la réponse. Si la Hanse pouvait n'avoir aucune taxe, elle ferait une marge non négligeable.
Toutefois je ne pouvais me permettre de lui céder cela. D'une part, cela serait se priver d'un revenu non négligeable et d'autre part, au vu des travaux que j'avais entrepris, ce genre de revenu me permettrais d'accélérer, dans une certaine mesure, les travaux et d'employer d'avantages de gens pour le faire.
Mais, cela me permettrait aussi, à terme, de lancer mon projet suivant, à savoir, faire de Nevrast une cité multi-culturelle pour je pourrais inviter les autres races pour faire briller ce qui pourrait devenir le nouveau joyaux de l'Archipel.

Je devais la jouer fine et ne pas me précipiter. Mais cette proposition tombait à point nommé. Si les vampires pouvaient prouver qu'ils étaient capable de travailler avec les autres races pour construire quelque chose et pas seulement se battre contre une menace commune. Je sais que ce projet relève du romantisme et de l'idéalisme. Mais parfois, il faut se battre pour y parvenir.

Cependant, je lisais également autre chose dans le discourt de la marchande. Par ses promesses faites aux autres marchands, elle cherchait à s'assurer un monopole sur le long terme. Plus les marchands la rejoignaient, plus elle pouvait ajuster le marcher à ses propres besoins. Et parce cela, régir les transferts entre les différentes Nations. Intérieurement, j'adressais un remerciement muet à un groupe que je connaissais de noms mais qui échappait encore à mon réseau de renseignement, mais qui pouvait aisément contre-balancer ce monopole. Il fallait juste les intéresser à cela.


-Je préfère vous prévenir immédiatement. Si l'offre est intéressante, mon but n'est pas d'affronter les Graärh. Seulement de protéger mes administrés et ceux qui me suivent et qui peuvent partager ma vision du Monde de demain.
Je pense qu'il est en effet profitable pour nous deux, de passer cet accord. Cependant, je pense que vous comprendrez parfaitement que je ne peux vous dispenser complètement de taxe. Cela serait prendre le risque de m’aliéner les autres marchands et de me fermer d'innombrables autres portes dont j'aurais, indéniablement, besoin pour le bien de mon Royaume. Pour l'établissement de stockage, cela peut aisément être une réduction de taxe à hauteur de cinquante pourcent de la taxe, contre une location du terrain ou vous construirez cet établissement. Location, bien sûr, avec une réduction de quarante pourcent du tarif de la place occupée. Pour le port, la réduction ne pourra être que bien moindre. Après tout, l'argent ainsi prélevé participe au salaire des employés de la capitainerie et de la garde de la ville, mais également à l'entretiens des installations. Je déduis toutefois les bénéfices que le Royaume se fait sur ces installations. Pour l'entretiens, puisque nous vous cédons, pour le temps de la concession, l'utilisation de ces installations, l'entretiens sera à vos frais. Donc vous serez dispensé de cela. Cependant, pour le reste, je ne puis le retirer. Nous sommes donc à une réduction de trente pourcent. A moins que vous ne souhaitiez n'utilisez que vos employés pour le déplacement de marchandises et l'arrivée de vos navires. Au quel cas, nous pouvons descendre à quarante cinq pourcent de réduction sur la taxe portuaire.
Toutefois, les employés, dans la vie de tous les jours restent assujettis aux taxe en vigueur.
Je pense que cela reste plus que correcte.


Je savais que je faisais là une très grosse réduction quand aux diverses taxes et impôts à la Hanse. Elle essaierait peut être de le réduire encore. Mais je ne ferais pas plus de concession sur les tarifs. Je ne pouvais pas me le permettre car alors les investissements pour le port deviendraient un gouffre économique et je ne pouvais pas me le permettre. Entre la restructuration de la cité, les travaux du port et le déménagement des affaires du gouvernement, je n'avais pas d'autre possibilité. Je me saignais déjà en faisant cela.

-En d'autres circonstances, j'aurais consenti à un baille pour trente ou cinquante ans, mais avec la situation actuelle et la précarité des choses, je ne peux que vous proposer un baille pour quinze années. A ce moment là, nous pourrons revoir les choses et réajuster les taxes et bénéfices de chacun. Voici l'offre que je peux vous offrir.

Je savais que cela allait ralentir certaines choses de ma part. Mais j'espérais que ces tarifs provoqueraient un bénéfice substantiel qui me permettrait de faire avancer le reste. Restait à voir si l'humaine accepterait mon offre. J'avais bon espoir que oui, mais avec la nature changeante des mortels, je me devais de rester prudente.

descriptionLe Plan Harrington - Irina Faust EmptyRe: Le Plan Harrington - Irina Faust

more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
<<