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descriptionDévoreuses [PV Aïasil] EmptyDévoreuses [PV Aïasil]

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Il ne se passait rien dans les petits villages perdus dans les terres de Calastin. Il ne s'y passait jamais rien. On s'y ennuyait toujours à mourir. Si les personnes qui disaient ça se savaient comment elles se trompaient si lourdement. C'était ce qu'Arnold pensait en son fort intérieur alors que de derrière sa fenêtre, il observait un monstre gigantesque massacrer ses cultures. 


Il avait été réveillé en pleine nuit, par des cris et des craquements. Pas de petits bruits provoqués par une bande de gamins turbulents, non. L'homme sauta presque de son lit et prit une bougie pour se repérer dans la pénombre de sa maison. Les escaliers craquèrent sous ses pas précipités, ils discernait maintenant les voix des hommes de son village qui hurlaient des ordres tandis que les femmes criaient d'effroi. D'un coup, un grincement vint couvrir le bruit suivi d'un craquement sinistre. On aurait dit qu'un grand bâtiment venait de s'effondrer tout près.   Mais qu'es qu'il se passait ? Mais qu'es qui pouvait bien provoquer tout cette agitation ? Arnold ouvrit sa porte dans la volée et le spectacle qui lui fit face mit du temps à prendre du sens dans son cerveau embrumé par le sommeil. Au loin, il aperçut une ombre. Immense. Massive. Elle fendait le village en deux à une allure lent et déterminé en détruisant tout sur son passage. La majorité des batiments étaient faits de bois. Rien ne lui résistait. Un dragon. C'était un dragon qui traversait tranquillement la bourgade sous les yeux effarés des villageois qui tentaient de s'écarter de son passage. 

Parfois, la bête s'arrêtait, humait l'aire et continuais sa route. En direction d'Arnold. En direction de sa ferme. L'homme aurait du fuir, mais ses pieds restaient collés au sol par la peur. Il habitait au bord du village, le dragon ferait sûrement demi tour avant... Il n'en fit rien. L'homme vit l'immense bête se rapprocher, détruire les dernières maisons qui le séparaient de lui. Il était là, de l'autre côté de son champ. Ses yeux argentés se posèrent sur l'humain qui se figea instantanément. Le dragon tourna ensuite le regard et au lieu de foncer sur la ferme, il se mit à arracher de ses dents pointues les épis de blé des cultures du fermier. Ce dernier profita de ne plus avoir l'intention du reptile pour s'enfermer chez lui. Il observait le dragon aux écailles bleu sombre ravager son champ de blé pour combler sa faim. Il tremblait. Il tremblait de peur et de rage. Il n'y avait rien à faire. Il ne privait rien faire. Il pensa au dure labeur que lui avait coûté la culture de ce champ pour qu'un dragon vienne tout réduire à néant.




EDIT par Orfraie : J'ai retiré tes balises qui forcent le texte à 10px. Ai pitié de nos pauvres yeux s'il te plait. x.x

descriptionDévoreuses [PV Aïasil] EmptyRe: Dévoreuses [PV Aïasil]

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De rage ? Comment un être aussi pathétique qu'un vieil hummain sans culture, sans éducation, un simple paysan survivant d'une guerre qu'il n'avait pas gagné pouvait éprouver de la rage face à un tel spectacle. Il avait vus les yeux de la créature, ils avaient eu un contact, bref mais tellement intense, le plus intense probablement de toute sa vie d'homme. Le jour ou son regard a croisé celui d'un dragon, et ou il s'est senti si petit, si faible, et tellement innexistant à coté du monstre. De marbre il était resté et toujours le regard affamé tourmentait son esprit, il ne bougeait pas, il ne faisait que penser. Pourquoi le monde était-il si injuste ? Pourquoi après avoir tout abandonné, tout perdu sur le continent maudit et avoir donné des années de sa vie à la reconstruction du village, sécurité et paix, pourquoi une telle créature venait prendre sans rien donner ? Pourquoi venait-elle tout ravager ?

Arnold perdait tout à nouveau, inlassablement, le schéma se répétait, il suffisait que l'estomac de la créature soit un peu trop large, que les provisions ne lui suffisent pas pour qu'il les rejoigne . Il devait fuir et tout laisser derrière lui, chercher des survivants, se regrouper, tout rebâtir. Pourtant, il ne bougeait pas. Il observait là.

Les écailles sombres dansaient dans les épis, les pattes immenses les écrasaient et les piétinaient, la gueule s'ouvrait et engouffrait tout, les dents étaient assez acérées pour qu'elle n'ai pas même besoin de les arracher de la terre. Et la lune, en cette nuit grande et immense, provoquait de sa lumière les reflets bleus qui permettaient au vieil homme de bien distinguer la créature. Les couleurs ternes du paysage nocturne ne faisaient que le rendre plus fou, à chaque reflets, il s'attendait à voir une couleur écarlate qu'aurait laissé un des enfants du village, pas écarté à temps de son passage, et mort dans son sillage.

Oui, de la rage, parce qu'il avait déjà assez souffert, parce qu'ils avaient tous déjà assez souffert, et pourtant les titans de ce monde, ceux qu'on lui avait apprit à vénérer, ceux qu'il avait prié, ceux qui devaient le sauver, des dieux incarnés dotés d'une puissance infinie venaient s'en servir pour lui prendre le peu de force et de possession qu'il avait, et pourquoi pas au passage, sa vie. On accusait les hommes d'être égoïstes et dépourvus de toute sagesse, mais qu'en était-il des dragons, réputés les plus sages créatures de ce bas monde, lorsqu'ils s'abaissaient à des actes aussi égoïste, et aussi abérrés ?
Arnold était trop vieux, il était trop faible, il n'arriverait pas à supporter la vision de l'étendue de ses pertes, il n'arriverait pas à tout reconstruire. Autant cesser de fuir, et affronter la vérité comme il le pouvait, c'était la fin de toutes manières. Il détourna les yeux de sa fenêtre, il chercha une arme, sa fourche, quelque chose. Il allait affronter le dragon, il allait lui parler, le menacer, et probablement mourrir. Cela valait mieux que de faim dans la nature, ou de misère dans une grande ville.

Il retrouva sa fourche, cela ne percerait jamais les écailles d'un dragon mais suffisait à le mettre en confiance, mais c'est en tendant la main vers elle qu'il se retrouva comme soudainement paralysé. Il sentait une étrange fraicheur,  comme si un courant d'air lui traversait la poitrine et lui enlevait tout souffle. Il ne put que baisser le regard vers son coeur, et avec horreur le vit traversé d'un pieux. Une lance qui passait au fil de son corps. Il paniqua, et hurla le peu de souffle qui lui restait. Il tentait d'avoir une prise sur la lame, de la faire sortir de son corps, mais ses mains passaient au travers. La lame était bleue cyan, onirique et floue, comme une fumée sombre. Elle était transparente... Et lentement, il pu voir le maléfice gagner son corps et le changer en spectre. Il vit sa peau se décomposer, ses vêtements se déchirrer, fusionner à son corps. Il sentit le froid glacial se répendre dans tout son être jusqu'à ce qu'il ne ressente plus rien d'autre, jusqu'à ce qu'il n'ai plus de prise avec le sol, avec rien. Il n'était plus qu'une ombre percée d'un dard maléfique. Lentement, sans qu'il n'ai plus d'emprise avec la matière, il se sentit tracté en arrière, attiré vers le plafond. Il quitta le sol et fut remonté par la longue queue articulée qui avait plongé dans son corps. Sans comprendre ce qui lui arrivait, il traversa le bois de sa maison pour en rejoindre le toit, et, sous la lumière de la lune, il se vit entouré d'un brouillard spectral, au sein d'un liquide pâle flottant, ressemblant vaguement à un long serpent, enroulé autour de lui, il était sa prise, il était sa proie !

La pointe de sa queue quitta son torse, et immédiatement, il sentit son poid renouveau le tirer vers le sol et les sensations revenir. Il s'écrasa sur le toit de la ferme, et le dégringola avant qu'une patte noire ne stoppe brutalement sa chute, appuyant sur son abdomen cette fois bel et bien physique. Tout son corps était redevenu solide, mais celui de son agresseur aussi.

Au dessus de lui, le serpent avait reprit une forme draconique et dans ses serres le tenait au sol, creusait sa peau et appuyait sur ses poumons, le tuant lentement. Pourtant, la dragonne ne le dévorait pas encore, ni ne le regardait. Aïasil, coeur d'obsidienne et spectre de la nuit, perchée du haut du bâtiment avec l'homme écrasé dans ses griffes dirigeait son regard vers son homologue au sol.
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